In recent years, positive psychology research has produced a better understanding of what truly makes us happy as human beings. Amongst other things, a daily practice of gratitude has been shown to be instrumental in bringing about happiness in our daily lives.

The below article, written in French by Rebecca Shankland (author of La Psychologie positive) appears on the Sciences Humaines website and is a fascinating look at some of the research into positive psychology.

In addition to reinforcing my own practice of gratitude, this article is helping me as a French learner to improve my vocabulary and grasp of the language. I have provided an English translation and some vocab and grammar notes below as a study guide.

Symboliquement, c’est en l’an 2000 que s’est constituée cette nouvelle discipline axée sur nos facteurs d’épanouissement. Avec quels résultats ?

Au cours du 20e siècle, la psychologie a fait d’importantes avancées pour accompagner par exemple la dépression, l’anxiété, les troubles obsessionnels-compulsifs ou encore les troubles des conduites alimentaires. Mais en dressant le bilan de ces progrès, au tournant du millénaire, les psychologues Martin Seligman et Mihaly Csikszentmihalyi, des universités de Pennsylvanie et Claremont, ont souhaité impulser un nouvel élan pour la recherche : élargir les perspectives en s’intéressant au développement humain, prendre davantage en compte des sujets alors peu étudiés tels que la créativité, l’ouverture d’esprit ou l’altruisme.

Symbolically, it was in the year 2000 that this new discipline centered on our factors of fulfillment was established. With what results?

During the 20th century, psychology made important advances in, for example, depression, anxiety, obsessive-compulsive disorders and eating disorders. But by taking stock of this progress at the turn of the millennium, psychologists Martin Seligman and Mihaly Csikszentmihalyi, from the universities of Pennsylvania and Claremont, wanted to stimulate a new impetus for research: to broaden perspectives by focusing on human development, to take greater account of subjects that have been little studied, such as creativity, open-mindedness or altruism.

À travers ses recherches empiriques, la psychologie positive constitue ainsi une orientation récente centrée sur l’étude des déterminants du bien-être et sur les caractéristiques individuelles, collectives et institutionnelles permettant de faire face aux défis rencontrés par les personnes et les sociétés.

Par exemple, comment comprendre que certains individus soient « résilients » (capables de réagir et d’avancer de manière constructive même après des expériences traumatiques) ? Qu’est-ce qui favorise les comportements de coopération ? Comment se fait-il que certaines personnes victimes d’un accident rapportent un degré de bien-être aussi élevé qu’avant la catastrophe ? Autant d’énigmes auxquelles s’intéresse la psychologie positive.

Through its empirical research, positive psychology thus constitutes a recent orientation centered on the study of the determinants of well-being and the individual, collective and institutional characteristics making it possible to face the challenges encountered by individuals and societies.

For example, how do we understand that some individuals are “resilient” (capable of reacting and moving forward constructively even after traumatic experiences)? What promotes cooperative behavior? How is it that some of the victims of an accident report a level of well-being as high as before the disaster? So many puzzles of interest to positive psychology.

L’adaptation hédonique

L’une des énigmes à laquelle la psychologie positive s’est intéressée concerne par exemple les relations entre ressources matérielles et bien-être, tant au niveau individuel (liens entre bien-être et revenus…) que collectif (liens entre produit intérieur brut et santé mentale…).

Or, il ne semble pas exister de lien direct entre ces variables. Par exemple les gagnants à la loterie, quelques mois après leur gain, ne sont pas plus heureux que les joueurs qui ont perdu. Ils semblent même moins satisfaits de leur quotidien : l’abondance obtenue projetterait le reste de l’existence dans la grisaille. De telles recherches conduisent la psychologie positive à une double prise de conscience : d’abord, l’élévation des richesses peut avoir un effet néfaste sur le bien-être si les inégalités sociales se creusent ; ensuite, ce qui contribue le plus au bonheur humain tient à la nature des interactions sociales.

Hedonic adaptation

One of the puzzles which has interested positive psychology has been, for example, the relationship between material resources and well-being, both at the individual level (links between welfare and income) and collectively (links between gross domestic product and Mental Health…).

There seems to be no direct link between these variables. For example lottery winners, a few months after their win, are no happier than the players who have lost. They seem even less satisfied with their daily life: the abundance obtained would project the rest of existence into monotony. Such research leads positive psychology to a double awareness: first, the rise of wealth can have a harmful effect on well-being if social inequalities widen; Second, what contributes most to human happiness lies in the nature of social interactions.

En 2010, Jordi Quoidbach, de l’université Pompeu Fabra en Espagne, et ses collègues, ont cherché à identifier les effets de la simple évocation de l’argent. Quand on leur a présenté une photographie de billets de banque, les sujets consacrent moins de temps à déguster un morceau de chocolat, et en éprouvent moins de plaisir que les autres.

De même, une seconde étude publiée en 2015 a montré que vivre des expériences touristiques extraordinaires fait déprécier des événements plus ordinaires ou des destinations moins exotiques. Ceci n’est pas sans impact sur le bien-être au quotidien et illustre le phénomène dit d’adaptation hédonique : on s’adapte rapidement à un degré de confort supérieur, et l’on revoit ses attentes et ses standards de vie à la hausse.

In 2010, Jordi Quoidbach, from the Pompeu Fabra University in Spain, and his colleagues, sought to identify the effects of the simple evocation of money. When presented with a photograph of banknotes, subjects spend less time savoring a piece of chocolate, and experience less pleasure than others.

Similarly, a second study published in 2015 showed that having [living through] extraordinary tourist experiences depreciates more ordinary events or less exotic destinations. This is not without its impact on well-being in everyday life and illustrates the so-called hedonic adaptation phenomenon: one adapts quickly to a higher degree of comfort, and one revises their expectations and standards of life upwards.

Ce phénomène a attiré l’attention des chercheurs : comment se fait-il que nous imaginons que tout ira mieux lorsque nous aurons un logement plus grand ou lorsque nous aurons obtenu une promotion au travail, alors qu’en réalité le degré de bien-être augmente de manière éphémère dans les deux cas, et retrouve rapidement son niveau d’origine ? Nous ne sommes pas toujours clairvoyants sur ce qui pourrait nous rendre heureux de manière durable…

This phenomenon has attracted the attention of researchers: how is it that we imagine that everything will be better when we have a bigger housing or when we have obtained a promotion at work when in reality the degree of well-being increases ephemerally in both cases, and quickly goes back to its original level? We are not always clear-sighted on what could make us happy in a lasting way …

Qu’est-ce qui nous rend heureux alors ?

Parmi les interventions de psychologie positive les plus efficaces en termes de développement du bien-être, figurent notamment les pratiques favorisant la réorientation de l’attention vers les aspects satisfaisants du quotidien. Les expériences, les objets, les personnes côtoyées sur une base régulière donnent lieu à une adaptation hédonique tandis qu’à l’inverse tout ce qui apparaît comme menaçant, puisque moins fréquent, continue à attirer l’attention.

What makes us happy then?

Figuring notably among the most effective positive psychological interventions in terms of well-being development are practices favoring the reorientation of attention to the satisfying aspects of everyday life. Experiences, objects, people that we rub shoulders with on a regular basis give rise to hedonic adaptation, while conversely, anything that appears threatening, as it is less frequent, continues to attract attention.

Bien que cette tendance à percevoir davantage les aspects négatifs puisse être utile pour anticiper des difficultés, retenir les événements les plus angoissants diminue le souvenir des sources de satisfaction du quotidien. Sans rechercher d’événement hors du commun, il s’agit donc de s’entraîner à porter un regard renouvelé sur ce qui se produit de positif au cours d’une journée.

L’une des pratiques permettant cette réorientation de l’attention consiste à noter chaque soir jusqu’à cinq choses, petites ou grandes, pour lesquelles on éprouve de la reconnaissance. Cette pratique du « journal de gratitude » a démontré, dans de nombreuses recherches, ses effets bénéfiques sur les diverses dimensions du bien-être telles que définies par l’Organisation mondiale de la santé.

Even though this tendency to perceive more of the negative aspects can be useful to anticipate difficulties, holding onto the the most frightening events diminishes the memory of the sources of satisfaction in daily life. Without searching for an unusual event, it is a question then of practicing a renewed look at what occurs positively in the course of a day.

One of these practices permitting this reorientation of the attentions consists of noting up to 5 things each evening, small or big, for which one feels grateful. This practice of the “gratitude journal” has demonstrated, in numerous studies, its beneficial effects on the various aspects of well-being as defined by the World Health Organization.

Concernant le bien-être mental, la perception accrue des dimensions positives du quotidien augmente l’optimisme et la satisfaction par rapport à la vie, et diminue l’anxiété et les tendances dépressives. La gratitude accroît le sentiment de proximité sociale et la propension à venir en aide aux autres, tout en améliorant le bien-être social (soutien social, altruisme, coopération), ce qui réduit l’impression d’isolement et de perte du sens de la vie caractéristiques de la dépression.

En termes de bien-être physique cette fois, ce type de pratique limite les manifestations somatiques comme les troubles du sommeil, améliorant par ailleurs l’efficacité du système immunitaire. En psychologie, le bien-être est étudié sous différentes facettes, essentiellement regroupées sous deux grandes appellations : le bien-être subjectif et le bien-être psychologique.

Concerning mental well-being, the increased perception of the positive dimensions of daily life increases optimism and satisfaction with life, and reduces anxiety and depressive tendencies. Gratitude increases the sense of social proximity and the propensity to help others, while at the same time improving social well-being (social support, altruism, cooperation), which reduces the impression of isolation and loss of meaning of life characteristic of depression.

In terms of physical well-being this time, this type of practice limits somatic manifestations like sleep problems, otherwise improving the efficiency of the immune system. In psychology, well-being is studied under different facets, essentially grouped under two major designations: subjective well-being and psychological well-being.

Le bien-être subjectif prend en considération la satisfaction par rapport à la vie et la présence d’émotions agréables dans le quotidien. Le bien-être psychologique est davantage centré sur les dimensions existentielles telles que le sentiment d’autonomie, de compétence, d’accomplissement et l’impression que la vie a du sens. Or les pratiques de gratitude agissent sur l’ensemble des dimensions du bien-être.

Les recherches de psychologie positive peuvent inspirer non seulement le domaine de la prise en charge thérapeutique, mais aussi celui de la prévention, de l’éducation et même de l’économie. Ainsi, face aux limites du PIB, certains acteurs politiques s’intéressent aujourd’hui à l’évaluation du bonheur intérieur brut comme indicateur de développement d’un pays. En avril 2015, le dernier classement des pays en termes de bonheur, publié par les Nations unies, plaçait la France en 29e position sur plus de 150 pays. Il reste donc une marge de progression importante !

Subjective well-being takes into consideration satisfaction in relation to life and the presence of pleasant emotions in everyday life. Psychological well-being is more centered on existential dimensions such as the feeling of autonomy, competence, accomplishment and the impression that life has meaning. But the practice of gratitude acts on all aspects of well-being.

Positive psychology research can inspire not only the field of therapeutic management, but also that of prevention, of education and even economics. Thus, facing limits of the PIB (Produit intérieur brut = Gross Domestic Product), certain political players today are interested in the evaluation of gross domestic happiness as an indicator of a country’s development. In April 2015, the last ranking of countries in terms of happiness, published by the United Nations, placed France in 29th position out of more than 150 countries. So there’s still room for improvement! (lit: There remains thus a significant margin of progress)

La psychologie positive, pour qui et quand ?

Les recherches en psychologie positive sont si nombreuses et si récentes que leurs résultats paraissent parfois contradictoires, et doivent être affinés. Par exemple s’entraîner à exprimer davantage d’émotions positives paraît globalement plus difficile pour les hommes. Pour autant, plutôt que renoncer, mieux vaut élaborer des techniques plus adaptées.

D’autant que vu la marge de progression possible des hommes, c’est pour eux qu’elles seraient les plus bénéfiques. Ainsi, le genre, mais aussi l’âge, la personnalité, les troubles psychologiques éventuels de chaque public doivent être mieux pris en compte pour rendre plus efficaces les techniques visant à développer le bien-être. Il s’agit là d’un vaste défi pour la psychologie positive.

Positive psychology, for whom and when?

The research into positive psychology is so numerous and so recent that their results sometimes seem contradictory, and must be refined. For example, practicing to express more positive emotions seems overall more difficult for men. However, rather than giving up, it is better to develop more appropriate techniques.

Especially given the possible improvement for men, these [techniques] would be most beneficial for them. Thus gender, but also the age, personality, possible psychological troubles of each person must be better taken into account in order to make the techniques aiming at developing well-being more effective.